Un mal entretenu par majorité et opposition
Au cœur du débat public, la question du financement des partis politiques, remise au goût du jour par la menace de dissolution du parti Pastef brandie par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, suite à la campagne internationale de levée de fonds initiée par Ousmane Sonko, ne semble pas pour autant s’inscrire dans l’ordre de priorité des acteurs politiques.
Au cœur du débat public, la question du financement des partis politiques, remise au goût du jour par la menace de dissolution du parti Pastef brandie par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, suite à la campagne internationale de levée de fonds initiée par Ousmane Sonko, ne semble pas pour autant s’inscrire dans l’ordre de priorité des acteurs politiques. En effet, alors qu’ils tiennent de façon régulière des rencontres de concertations autour du processus électoral en vue de l’amélioration du système démocratique sénégalais, les acteurs politiques n’ont jamais posé de véritables actes dans le sens de faire bouger les lignes autour de cette question.
Véritable serpent de mer au sein du débat politique au Sénégal, la question du financement des partis politiques, semble aussi vieille que le processus électoral sénégalais lui-même. Elle a été seulement remise au goût du jour et au centre du débat public en cours par la menace de dissolution du parti Pastef brandie par le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, suite à la campagne internationale de levée de fonds initiée par Ousmane Sonko, président de cette formation politique et ses camarades en vue de financer leurs activités.
En effet, cette question de financement des partis politiques, régie par la loi 81-17 du 6 mai 1981 modifiée par la loi 89-36 du 12 octobre 1989 relative aux partis politiques a toujours alimenté le débat public, notamment à la veille des échéances électorales au cours des dernières années. Cependant, malgré la controverse qu’elle suscite au sein de l’opinion, cette question ne semble pas être une priorité pour les différents acteurs du jeu politique.
La preuve, depuis le code électoral consensuel de 1991, ils tiennent de façon régulière des rencontres de concertations autour du processus électoral en vue de l’amélioration du système démocratique sénégalais sans poser de véritables actes dans le sens de faire bouger les lignes autour de cette question du financement de leurs activités politiques. De l’autre côté, les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pouvoir exécutif ont semblé également adopter cette même ligne de conduite autour de cette question.
Après le statu quo adopté par le régime socialiste du président Abdou Diouf et par le régime libéral de son successeur, Me Abdoulaye Wade, qui ont rangé dans les tiroirs de la République le fameux rapport du professeur El Hadj Mbodj sur cette question, l’actuel chef de l’Etat semble lui aussi s’inscrire dans cette posture.
En effet, après l’éclatement de l’affaire Lamine Diack, arrêté en 2015 relativement à la procédure de corruption active et passive présumée dans le cadre de l’affaire de dopage des athlètes Russes ouverte par la justice française contre lui, l'ancien président de la fédération internationale d'athlétisme qui a finalement écopé d’une condamnation à quatre ans de prison, dont deux ans avec sursis et 500 000 euros d’amende, avait lors de son audition par les enquêteurs indiqué avoir utilisé une partie des fonds incriminés pour financer l’opposition au président sortant, Me Abdoulaye Wade, lors de la présidentielle de 2012 au Sénégal. Une déclaration qui avait fini de plonger tout un pays dans une vive controverse occasionnant ainsi des arrestations au sein des responsables du parti libéral.
Seulement, comme par le passé, ce débat n’a pas pu apporter grand-chose à la problématique de financement des partis politiques. Puisque, lors du référendum organisé le 20 mars 2016 portant sur la révision de l’actuelle Constitution adoptée en 2001 sous l’ancien régime libéral, l’actuel régime s’est contenté seulement de réaffirmer au niveau des quinze points soumis à la validation du peuple sénégalais, le statut de l’opposition et de son chef que son prédécesseur avait déjà fait inscrit dans la charte fondamentale en passant sous silence la réforme de la loi relative aux partis politiques que d’aucuns jugent obsolète et inadaptée à la situation politique actuelle.
Pis, inscrits au menu du dialogue politique au sein de la commission cellulaire, les échanges autour de cette question du financement des partis politiques ont été renvoyés à l’après audit du processus et du fichier électoral par les acteurs engagés dans ce débat autour du défunt général à la retraite feu Mamadou Niang rappelé à Dieu, le lundi 28 décembre dernier.
Source: sudonline.sn