Renonciation voyage d'études
Le constitutionnaliste El Hadj Mbodj, qui avait publiquement menacé de bannir la France de ses destinations pour ses voyages d'études, a joint l'acte à la parole, en saisissant par écrit le recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) avec ampliation à l'ambassadeur de la France. Lire la suite en cliquant sur le lien ci-dessous.
Le constitutionnaliste El Hadj Mbodj, qui avait publiquement menacé de bannir la France de ses destinations pour ses voyages d'études, a joint l'acte à la parole, en saisissant par écrit le recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) avec ampliation à l'ambassadeur de la France. Lire la suite en cliquant sur le lien ci-dessous.
El Hadj MBODJ Dakar, le 21 Mars 2011
Professeur titulaire des universités
Agrégé des facultés de droit
Faculté des Sciences juridiques et politiques
Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Monsieur le Recteur,
Président de l’Assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
S/C
Monsieur le Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Objet : renonciation au voyage d’études de l’année universitaire 2010-2011
Monsieur le Recteur,
Je voudrais, par la présente, porter à votre haute attention ma décision de renonciation au voyage d’études auquel j’ai droit pour la présente année universitaire.
Suite aux tracasseries et aux innombrables traitements irrespectueux, humiliants et hostiles à nous injustement infligés par les services consulaires français, j’avais pris la décision de bouder la destination France.
Permettez-moi, Monsieur le Recteur, de vous édifier sur les pratiques consulaires d’un autre temps, décriées par les milliers d’africains demandeurs - de bonne foi - de visa dans les consulats français, remplissant toutes les conditions requises et qui n’aspirent qu’à être traités dignement et humainement dans le cadre de l’application de la législation adoptée par la France.
En 2007, muni d’une lettre d’invitation de l’Université Montesquieu- Bordeaux IV pour participer à des sessions de préparation du concours d’agrégation et d’un arrêté rectoral de voyage d’études, je fus victime de tracasseries de toutes sortes de la part des agents consulaires insensibles aux interventions des autorités universitaires de Bordeaux. Sur intervention d’une haute autorité française, un visa « France » me fut délivré, alors que j’avais demandé un visa « Schengen » avec, à l’appui, une lettre prouvant mon statut d’expert pour le compte de l’Union européenne. Il me suffisait d’aller à Bruxelles sur la base de ce visa « France » pour violer la loi de la Belgique sur les conditions d’admission et de séjour des étrangers sur son territoire. La substitution de la base de ma demande amène alors à s’interroger soit sur l‘incompétence ou la volonté manifeste de nuire des auteurs d’un tel acte.
A l’occasion de mon voyage d’études de 2009, sur suggestion du SUDES prenant au mot les déclarations des autorités françaises sur la mobilité des déplacements à caractère scientifique, j’avais introduit une demande de visa de court séjour d’une durée de deux ans, après avoir souscrit une assurance « Schengen » d’une durée de deux ans. Contre toute attente, un visa « Schengen » de six (06) mois me fut gratifié.
Le seuil de tolérance fut atteint en 2010, suite à l’invitation à moi adressée par l’Ecole de Science politique de l’Université Montesquieu-Bordeaux IV de siéger en qualité de rapporteur dans un jury de soutenance. Des signes d’hostilité et d’incorrection étaient manifestés à mon endroit à plusieurs reprises. A mon passage au guichet, un agent est venu suspendre le travail du préposé pour sortir avec lui. Celui-ci n’est revenu que vingt minutes plus tard en me présentant de plates excuses. Après avoir recueilli les informations, il l’agent consulaire avait osé me demander de «poser les deux orteils » (sic !) - au lieu « des deux pouces »- sur la console de la machine d’identification digitale, avant de présenter, à nouveau, des excuses.
Enfin, le visa me fut délivré ‘avec les « félicitations » du préposé. Là aussi, le coup fourré fut mis à nu lorsque je découvris que m’a été accordé un visa de « trois jours avec entrées multiples limitées à quatre (4) au maximum ». Un tel visa relève assurément d’une provocation et, surtout, d’une volonté de nuire et d’humilier poussée à l’extrême. Le report du vol pour une raison indépendante de ma volonté rend automatiquement caduc le visa de trois jours et amène à reprendre une procédure psychologiquement et financièrement coûteuse. De même, des événements imprévus - grèves ou autres perturbations - intervenus en France le jour de mon retour me mettraient en situation irrégulière au regard des lois françaises. Enfin, un visa de trois (03) jours avec « entrées multiples limitées au maximum à quatre (04) jours relève assurément de la méprise ou du manque exprès de considération à l’endroit du bénéficiaire qui, manifestement, ne peut entrer et sortir autant de fois de ce pays dans ce laps de temps.
Partant de la maxime que nul n’est indispensable à son pays, et a fortiori à un pays étranger, je ne puis, cependant, laisser ma dignité foulée aux pieds par des subalternes, naturellement enclins à humilier injustement de hautes personnalités africaines sous le prétexte fallacieux de la soumission de tous les demandeurs de visa à un traitement identique, nonobstant la différenciation même des types de visa.
Je ne saurais accepter qu’un tel traitement me soit infligé eu égard à mon statut de membre d’une institution publique de mon pays en mission officielle conformément à la législation du pays d’accueil. Qui plus est, une telle situation est injustifiable pour un invité d’une institution publique de la France. A ce propos, je ne saisis pas les tenants et les aboutissants d’une telle hostilité dirigée contre une personne qui a longtemps concouru à l’exécution de missions d’intérêt général en France ou pour le compte de la France, ainsi qu’en attestent les lettres de remerciement versées dans les différents dossiers de visa. A tout cela, s’ajoute ma modeste contribution au rayonnement international de la culture française à travers les missions accomplies dans le cadre des activités de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Les obstacles dirimants rencontrés dans l’acquisition du visa français, m’amènent conséquemment à renoncer à mon voyage d’études en France pour la présente année universitaire. Par ailleurs, je sollicite auprès de votre haute bienveillance un changement de destination pour mes prochains voyages d’études.
Dans l’espoir d’une suite favorable, je vous prie d’agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de ma haute considération.
L’intéressé
El Hadj MBODJ
Ampliation :
Son Excellence, Monsieur l’Ambassadeur de France au Sénégal
Voir aussi:
TRACASSERIES DANS LA DÉLIVRANCE DES VISAS DE SÉJOUR : Le professeur El Hadj Mbodj met à exécution sa menace de bouder la France
http://www.xibar.net/TRACASSERIES-DANS-LA-DELIVRANCE-DES-VISAS-DE-SEJOUR-Le-professeur-El-Hadj-Mbodj-met-a-execution-sa-menace-de-bouder-la_a32175.html
http://www.bonjourlafrique.com/index.php?option=com_content&view=article&id=30281:tracasseries-dans-la-delivrance-des-visas-de-sejour--le-professeur-el-hadj-mbodj-met-a-execution-sa-menace-de-bouder-la-france&catid=1:latest&Itemid=35